good ‘ol Story

La vie est faite d’imprévus, même si je me bagarre pour anticiper les couilles a venir, quand ça arrive et que c’est bon … et ben c’est bon. C’est pour ça que je reprend la plume pour vous en causer.

Encore une fois je vais parler comme un vieux gribou mais l’histoire démarre quand un sac a merde me pourri le hayon arrière du bus jaune a coup de cutter la nuit sur mon parking d’hlm de la banlieu libournaise. Bizarrement, et surement pour des raisons personnelles je passe les nuits suivantes avec mon fusil à bouchons a guetter dans l’espoir que le coquin revienne sur les lieux de son méfait. Quelques nuits sans dormir auront raison de ma decision de mettre le Bus jaune à l’abris et de passer en mode voiture moderne. En l’occurence je me trouve, bien aidé par mon ami de l’époque (dont je me dois de taire le prénom faute de quoi je reprend quelques années de psychothérapie), une jolie coccinelle Jean Orange de 75(c’est possible ça ?) avec rien a faire dessus. Me voila donc a faire le zouave dans mon bled pourri avec un truc rigolo pour aller au boulot, aux courses et éventuellement au Macumba night. Au contact de mes amis callookerz du No water je me sens un peu dans l’obligation de passer a l’étape droppage avant et arriere. Un samedi le train avant est tombé, coupé, swayway soudé et le tout remonté. Pas le temps pour l’arrière. Je retourne donc au boulot avec une cox au look jack up de la R12 de super beauf. C’est cool mais la tenue de route est quand même assez hasardeuse. Pressé de débaucher pour justement aller dropper l’arrière, je me vois contraint par une méchante BM de me rouler dans un fossé duquel je ressors aprés un tonneau et la cox orange défoncée mais en vie.

J’en appelle à la générosité de mes amis et Christophe qui a le coeur sur la main me prete sa Lada de prêt pour me permettre de passer à l’étape suivant à savoir, retrouver une caisse et recommencer ma vie de jeune couillon. Par chance le chassis n’a pas été touché et dans une grange coincé entre un ventre gris et une DS nous trouvons une 1200 de 68 dont nous récupèrons la caisse. Elle est pas brillante mais le coeur sur une main et le tas dans l’autre Christophe m’aide à la remettre dans un état decent et propre à ce qu’elle retrouve sa fierté. Quelques mois en Lada ça motive a avancer sur la cox et le jour du choix de la couleur étant ensoleillé elle sera Jaune. Un Jaune BM des E36 de l’époque. Un super jaune qui m’émeut encore.

Remise sur ses roulettes la caisse fait la une des rassos du coin et même si les jeunes filles ne se jettent pas dans mes bras je vois bien que cette caisse à Papa ne les laisse pas de marbre.

Quelques semaines plus tard motivé par la parution d’un Nitro et de la camaro RS qui en fait la couv’, je décide de faire 2 bandes noires en plein milieu histoire d’avoir vraiment un truc unique. Pas de scotch noir non non non, elles seront peintes. Eh oui billy life is a Highway if you’re goin’ my way !

1200 –> 1600 puis sieges de golf puis bon son, puis échappement tbird (…) Et voila le début de l’histoire. Les lumières se sont un peu éteintes mais la sensibilité des quidames étaient toujours excitée à chaque coin de rue, je me suis mis a vivre avec ma nouvelle voiture de la mort qui déchire et qui file la patate chaque matin avant d’aller au turbin.

Bon je vous passe les étapes de ma vie perso parce que c’est perso, copains, copains avec meufs, copains avec bébé, repas solitaires, vacances aux states en solo, rencontres hasardeuses puis rencontre de La meuf, puis maison, kids et vie de famille, le remplacement de la cox de la mort qui déchire est alors au centre des discussions. Elle est donc à vendre. Je vous fais grace des anecdotes du style « j’aime pas le jaune mais si vous me faites un prix je vous la prends », ou « vendredi je viens la chercher et dimanche soir j’ai oublié »… finalement un gars moins con que la moyenne viendra avec s chérie me faire pleurer lorqu’ils quitteront mon jardin avec ma petite cox Jaune.

Jusque là rien d’extraordinaire allez vous me dire. C’est que là on était en 1999 au top de la mouvance vw aircooled et donc les projets s’enchainaient : pour moi un t2a double cab’ de la mort qui déchire et qui file aussi la patate le matin pour aller au boulot, sauf quand il tombe en panne et blablabla. La vie suit son cours.

De temps à autre je la croisais dans le libournais, j’entendais dire qu’elle avait été repeinte à l’identique, des commentaires bizarres mais que faire face à la vindicte à la bétise et à l’ignorance. Jusqu’à ce qu’elle disparaisse de mes radars affutés.

Un jour de septembre 76′ où j’existais si peu que je n’étais même pas « personne(…) non plutot de 2000 et des brouettes je croise un gars Patrice dit l’ingénieur qui me dit « tiens je connais le gars qui a racheté ta cox ». « Ah oui super » dis je, alors que je rendais compte que j’avais bien fait mon deuil. Et puis un autre jour de 2014 je rencontre un gars sur le circuit de Nogaro qui me dit « salut tu connais l’ingénieur »( je pensais au gars qui me contrarie souvent au boulot, mais non c’etait pas lui) je lui dis « oui » pour en savoir plus. « Eh ben c’est moi qui ai récupéré ta cox, et je l’adore ». On sentait qu’il était prêt à pleurer, du moins que son amour pour sa cox lui provoquait des bouffées de chaleur émotionnelles. Il me sortit un album de photos où on voyait en effet que c’etait bien lui le nouveau proprio de mon ancienne cox et qu’il en était super content, on le comprend. Et bien ce gars là fort sympa malgré tout avait décidé de faire faire un moteur « perfo » à l’ingénieur. De mémoire un 1915 affuté. La cox avait des disques à l’avant et des tambours à l’arriere, des fusées décallées et des bons amortisseurs (bilstein de ce que je me souviens) de quoi assumer les chevaux supplémentaires. Mais voila qu’un jour, poussé par la meute de ceux qui disent mais qui font rien, mon gars s’était engagé dans une espèce de course de cote et là patatra, le rocher au milieu de la route dans un virage à l’aveugle et voila la fusée qui passe sous le chassis le capot qui se transforme en luge et mon bonhomme assis dans le fossé avec une pompière à ses cotés. Vu l’ampleur du choc la voiture finira à l’épave. Sauf que les coccinelles sont immortelles et que moi je ne suis pas devin et je ne connais pas la suite de l’histoire, enfin la suite entre le fossé et maintenant (ou juste un peu avant).

Nous y voila lundi 12avril 2022, mon téléphone sonne et ce n’est pas un conseillé EDF pour des panneaux solaire mais un type prénommé David qui me dit avoir récupéré un capot de cox jaune avec des bandes noires chez un ferrailleur deux heures moins le quart avant qu’il ne passe au pilon. Il croit savoir que c’est le capot de mon ancienne cox. Et! et! et! que si ça m’interesse je peux venir le récupérer chez lui, ça tombe bien il habite à quelques kilomètres seulement. Sauf que moi j’ai une affaire à faire tourner et cette info passe aux oubliettes. Pffff encore raté.

Nous sommes en 2023 et avec des amis nous avons décidé d’aller nous battre les roubignoles avec l’esprit combi et profiter du camping de la plage du pin sec also known as Naujac Bus camp 2023. Après diverses libations et autre baignades en tenue d’adam nous rentrons au camp passant par ce qu’ils appelleraient un swap meet s’ils étaient américain. Je suis alors interpelé par un de mes anciens collegue de démontage de combis split, Drop pour ne pas le nommer qui me dit me montrant un gars de l’index « tu connais David ? », « non » que je dis, « ben c’est le gars qui a récupéré le capot de ta cox jaune ». Décidément je suis poursuivi, pas moyen de faire que l’histoire reste un souvenir ? Qu’a cela ne tienne le gars est sympa et notre discussion ouverte…rendez vous est donc pris lors d’une bourse d’échange de pieces de vielles voiture pour faire l’échange, capot contre bricoles.

Et là ce matin à l’heure même où je vous parle j’ai dans mon coffre de break nippon le capot que j’ai peint voila prêt de 25 ans et vous le croyez ou non ça me fait de l’émotion. Oh! pas a chialer mais quand même un petit quelque chose que les imprévus vous forcent à ressentir, passé les premères minutes de surprise.

Je vais en rester là avec mon histoire mais je voudrais quand même remercier le gars qui a eu la gentillesse et la clairvoyance de ramener à la vie un morceau d’histoire qui aurait pu finir dans une fonderie chinoise et devenir un four micro onde ou un rateau made in france. Merci David, je vais essayer le marteau a bomber le verre acheté ce matin pour voir si j’arrive à donner une ènième vie a ce capot.

–Donny wanna ride it all night long–

NB: cherche les références culturelles dans le texte ci dessus…

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